N°2190 Soi-même

Issue d’une famille où l’on chérissait la musique et la sculpture, Emilie se dirige tout naturellement vers l’art.

Il sera alors inutile de lui expliquer comment manier un pinceau ou un crayon, ni même modeler un buste : l’acte de création est pour elle un prolongement naturel d’elle-même. Un besoin chevillé au corps dans lequel elle va pouvoir exprimer tout ce qu’elle ne dit pas. En fait, il faudrait pouvoir s’asseoir devant un tableau d’Emilie tout en l’écoutant jouer un prélude de Rachmaninov, c’est le « piano cocktail » de Boris Vian enfin réalisé. 

Une fois un tableau achevé, on y découvrira ce qu’il y a dans son cœur pendant les longues heures passée courbée sur son travail. Comme si chaque tableau lui permettait de s’alléger.

Emilie ne va pas chercher à plaire en choisissant un sujet ou une couleur mais uniquement à mettre sur une toile ce qu’elle ressent à cet instant.

On découvre par exemple un homme et une femme qui ne font qu’un dans un océan de tendresse ; les nuances d’un ciel au couchant à l’heure où il ne reste que quelques minutes de lumière ; ou même le visage de Camille Claudel posé sur la toile par nécessité après la lecture bouleversante d’un ouvrage retraçant sa vie.

De nature réservée et pudique elle sera incapable de décrire, de commenter ou d’expliquer ce qu’elle fait, tout est couché sur la toile et semble évident pour elle. C’est là que vous comprendrez qui elle est.